mardi 30 septembre 2008

Le transfert traumatique

* Sujet en cours de construction *

Au sens s
trict « en psychanalyse, un transfert est le report plus ou moins direct d'un sentiment ou d'un vécu par l'analysé sur le psychanalyste ». Mais au sens large, on peut considérer le transfert comme le report d'un sentiment ou d'un vécu par le sujet sur n'importe quel acteur qui gravite autour de lui.

Par exemple, quand un traumatisé fugue, il fait vivre une forme de lâcheté à son entourage. Comme il a vécu l'inquiétude, que tout l'a lâché (inconstance de l'objet) il fait vivre l'inquiétude, la vigilance et l'inconstance à son entourage.


Dans une telle perspective, le sujet traumatisé reporte, sur l'Autre, ses sentiments et son propre vécu. Quand il reporte un vécu, il « fait vivre » à l'Autre. Se faisant, faisant vivre à l'Autre, il prend conscience de son propre vécu à travers l'Autre.

Comme l'enveloppe du sujet est fissurée, il arrive que ses contenus psychiques débordent sur son corps (troubles psychosomatiques tels que la fatigue, l'épuisement, l'apathie conséquents de la mobilisation des ressources psychiques et physiques) ou qu'il déborde sur l'Autre. Auquel cas l'Autre figure la scène de son dramatique spectacle traumatique, son trottoir. Le sujet traumatisé cherche contenance et résistance, sécurité, il cherche un subsitut maternel, une mère. L'autre est sa boîte à secrets dans laquelle il dépose ses vécus et ses sentiments, ses « démons ».


Comme la société dramatise et tourne l'événement traumatique en spectacle sans intégrer l'humour, elle en fait une scène grave. Il arrive que le sujet fasse vivre la gravité à l'Autre, par exemple en fuguant, tentant le suicide, etc. Parallèlement et paradoxalement, le sujet met en place des mécaniques dissociatives : il se dissocie du sérieux, du présent, de ses sentiments, etc. Au regard de cette mécanique, l'humoristique peut devenir un trait particulier du sujet traumatisé, moyen pour lui de jouer, de manquer de sérieux et de gravité, et de reporter sur l'autre lâcheté (quand on ne fait pas face, qu'on se dissocie du sérieux, qu'on donne dans la dérision). Il a déserté le sérieux. Le sujet signifie implicitement « face à l'événement traumatique et face à mon cas, on ne peut rien » : le face-à-face est disqualifié, la frontalité n'est pas de mise. En sa présence, on tournera autour du sujet traumatique sans jamais le pénétrer, sans même le toucher. Le sujet nous amène à « tisser autour » lâchement.

Jouant sur la mécanique du transfert et comptant sur le contre-transfert, le sujet tire sur la ficelle de l'inter-subjectivité. L'Autre est comme un pantin, pourtant il est désigné comme sujet. Et le traumatisé se désigne, dans cette optique, lui-même comme sujet, il signifie « je ne suis pas un objet ». Comme le sujet se sent chosifié, clochardisé, dés-humanisé, « exclu de la communauté des hommes » il rappelle à la communauté tout en jouant sur la mécanique du transfert. Le sujet et son interlocuteur sont ainsi liés par la vérité traumatique, dans le lit de l'inquiétude, de l'insécurité, de l'inconstance d'objet et contre elle, mais toujours elle se défile (inconstante). Il y a enchaînement par le lien.

En outre, le transfert peut figurer un test : quand le sujet test l'autre et sa contenance : « est-il apte à me contenir, à contenir ce que je ne peux garder pour moi, ce qui déborde des fractures de ma coquille ? »



Jets

Faire vivre l'absence, l'inconstance d'objet, l'insécurité (fugues, tentatives de suicide).

Que l'autre soit sujet à inquiétudes, etc.

Faire vivre la vigilance, comme on est hyper-vigilants.

Et n'ayant ni l'esclavage ni l'assentiment de l'autre, l'autre confirme sa lâcheté et celle du monde (inconstance de l'objet).

Contre-phobie : comme pour s'habituer d'un schéma échappant toujours, en en usant, en l'usant.

Mise en scène.

Jouer la place de l'autre.

Transférer pour tester l'autre et la relation.

Moyen d'exploiter, de vivre la relation, la proximité (contre la mise-à-distance).

Tentative de partage, de « fusion » et d'abolition de la distance (mécanique schizoïde).

Sadisme et appropriation / le moi-peau de l'autre.

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